Nous quittons l’aéroport et traversons une ville moderne et tentaculaire. Les grands ponts et échangeurs autoroutiers nous donnent d’abord l’impression d’être à San Francisco. Puis les bâtiments de l’Expo Universelle nous rappellent qu’on est bien en Chine. Puis, nous traversons des avenues bordées de platanes, on dirait Paris ! Notez au passage que les précieux platanes, restes de la Concession française, sont harnachés à cause du typhon. Après ce voyage dans l’espace, nous voyageons dans le temps en allant visiter la vieille ville.

Longtemps menacée après la disparition des murailles qui la protégeaient, la vieille ville chinoise a été protégée depuis l’Exposition universelle. Les vieilles rues étroites ont pour beaucoup été remplacées par des complexes immobiliers. Mais une partie a été préservée pour son intérêt touristique. Les boutiques et restaurants sont nombreux et c’est très animé de jour comme de nuit. Notre premier contact se fait au sein d’une foule compacte et plus moderne qu’ailleurs en Chine. Les femmes sont plus sophistiquées, vêtues de marques occidentales et soignées.

Nous commençons par une visite des Jardins du Mandarin Yu. Ce homme avait fait construire cette maison pour se retirer. Plus qu’un jardin, c’est un ensemble de bâtisses. L’une, centrale, servait de bureau, avec un très beau mobilier en bois précieux. Une autre servait pour la réception des invités. Entre les autres pavillons, destinés chacun à une concubine, serpentent de petits chemins et de jolis jardins, aménagés dans les plus pures règles chinoises. On trouve des arbres, des rochers, des bassins et des poissons, des ponts en zigzag contre les mauvais esprits, des portes rondes comme la lune et un dragon sur un mur. 

Pour l’anecdote, le dragon étant réservé à l’empereur, celui-ci est falsifié (je crois qu’il a des doigts en moins, ou quelque chose comme ça, pour éviter le courroux potentiel de l’empereur). L’endroit est magnifique et en excellent état, et le ciel gris ce jour-là n’atténue pas la beauté du lieu. Le public ne s’y trompe pas, les visiteurs sont nombreux. Les enfants s’entassent pour voir et nourrir les carpes koï qui se bousculent (à moins que ce ne soit l’inverse ?).

Comme dans d’autres endroits touristiques de Chine, ce quartier s’anime le soir et se pare de mille feux. Décidément, les LED doivent être très bon marché. Heureusement, elles sont blanches ici…Le rendu est très beau. De multiples échoppes et restaurants ouvrent en soirée, et les odeurs caractéristiques de friture et de fumée remplissent les rues. On trouve de tout, mais pas d’insectes comme à Pékin, ce qui nous a surpris (heureusement qu’on avait testé sans présager qu’on n’aurait pas d’autre occasion). Il y a encore plus de monde qu’en journée.

Le ciel, bien qu’il fasse nuit, s’est un peu dégagé, et on voit derrière les constructions traditionnelles, poindre la nouvelle tour qui monte, monte…La Shanghai Tower culminera à plus de 600m avec 137 étages!
Avant d’aller nous coucher, nous faisons un petit détour vers le Bund pour voir le quartier moderne illuminé et ces fameuses tours parmi les plus hautes du monde. Même si nous restons à une extrémité du Bund, pour cause de mal aux pieds… c’est assez féérique, par le jeu des lumières et la démesure.