Une soupe et du bonheur, l’heure bleue à Marrakech

Après une longue journée de visite de Marrakech AL&A avaient choisi de rester se reposer. C. et moi souhaitions voir la ville le soir, nous avons donc demandé à Fahad de nous accompagner. Je crois que ça a été la meilleure idée du week end.
Nous sommes partis un peu tard, l’occasion de profiter de la relative fraîcheur qui descendait sur la cité.

Vous le savez, j’affectionne les images faites quand le soleil décline, cette heure dite bleue où la couleur du ciel transcende les photos… Vous pouvez voir ici, là ou là… Alors sur un petit week end à Marrakech, difficile de faire de nombreux clichés à cette heure, mais j’ai quand même eu la chance d’être dehors ce soir là au bon moment. Voilà quelques images de ce début de soirée.

On avait l’impression que toute la ville était dehors. Tous les habitants restés à l’ombre pendant les longues heures de chaleur s’étaient donné rendez-vous et se dirigeaient vers la Medina et en particulier la place Jemaa El Fna.
Quand nous avons atteint la place, les charmeurs de serpents que nous avions

soigneusement évités dans la journée avaient laissé la place à tous les stands – restaurants. En effet, chaque soir, on vient en masse manger sur la place. Je crois qu’on peut manger de tout (et que tout n’est pas synonyme de bon). Grâce à Fahad, nous sommes allées au stand 74.

Une de nos questions du week end était : qu’est-ce que le bonheur ? (oui, pas mal comme thématique de week end, hein ?).
Nous avons pris place sur un des bancs qui entourent le cuisinier. On nous a servi une soupe à base de tomates et de pois chiches, quelques dates et une sorte de gâteau, le tout pour moins d’un euro. C’était délicieux, simple et gouteux (et si vous avez encore faim, on vous ressert). Je ne saurais décrire la beauté de ce moment partagé, des regards échangés avec ceux qui étaient attablés à côté de nous.

Je pourrais juste parler des odeurs de nourriture, de grillades diverses, de la fumée dégagée, de la foule qui passe, de la lumière du soir, de la légère fraîcheur, composant une ambiance si particulière, si douce…
Fahad nous a donné sa définition du bonheur par un geste, regardant devant lui et touchant à peine du doigt quelque chose qui s’était déjà envolé. Je crois que ce moment là a été exactement ça, un instant simple et beau, furtif et inoubliable. J’avoue avoir pleuré de joie à ce moment là…

Après le repas, nous avons goûté à un incroyable jus de gingembre avec du citron, servi sur un stand en bordure de la place. Ca non plus, je n’aurais pas essayé seule. Et j’aurais eu tort. C’est très rafraichissant. Dans les rues, la foule était de plus en plus nombreuse au fur et à mesure que la température diminuait (tout est relatif, il devait encore faire 30°C). Des groupes

discutaient, d’autres jouaient, simplement. Nous avons traversé la ville dans l’autre sens, laissant derrière nous l’agitation, les jeux, les marchands de dattes et de lanternes, pour retrouver le calme du Riad, avec la conscience d’avoir partagé un très joli moment.