La Belle Paule

Paule de Viguier Défi #EnFranceAussi du mois d’avril 2020 : un portrait

Pour le Défi #EnFranceAussi du mois d’avril 2020 : un portrait est le thème proposé par Elise. Comme vous, je suis confinée, impossible d’aller rencontrer des gens. Alors j’ai pensé que parler de Paule de Viguier, cette femme du XVIème siècle qui a donné son nom à l’hôpital des enfants de Toulouse, ferait une jolie jonction entre le thème et cet hôpital en surcroit d’activité. Cet article participe donc au rendez-vous mensuel #EnFranceAussi organisé par « Le coin des voyageurs ».

Qui était Paule de Viguier ?

Les Capitouls organisaient régulièrement des jeux floraux et d’autres fêtes dans la ville. A l’occasion de la venue de François 1er, le 1er aout 1533, des jeunes filles sont choisies pour remettre les clés de la ville au roi. Parmi elles, la jeune Paule de Viguier, âgée de 14 ans.

Les textes locaux rapportent :

« accompagnée de deux chaperons, laiderons à côté de tant de merveilles, arrive une jeune femme de vingt ans tout au plus, tenant des deux mains sa robe afin qu’elle ne traîne pas tout à fait par terre. Son regard noisette dans des yeux en amande fixe une ligne imaginaire pour, non par orgueil, ignorer le bas peuple, mais faire en sorte de ne pas ajouter au désordre public si elle venait à poser les yeux sur quelqu’un en particulier. Malgré sa robe ample, tout au moins après sa taille, on devine les formes de Vénus.
Elle marche, elle glisse, peut être légèrement hautaine, mais il faut qu’elle le soit. Des personnes se découvrent sur son passage comme elles le feraient pour une madone un jour de procession. Elle passe, elle est passée, elle s’éloigne, c’est fini… »

Le roi, frappé par sa beauté et touché par ses vers récités en français, l’a surnommée « la belle Paule ».

Bonne année 2020 !

Un seul portrait de Paule de Viguier.

Un seul portrait de Paule de Viguier a été retrouvé. Réalisé par Henri Rachou, il est exposé dans la Salle des Illustres, au Capitole. C’est la salle des mariages à Toulouse, pour ceux qui ne connaissent pas. On y voit la jeune femme à la fenêtre. Cela rappelle que, après le départ du roi, des troubles dans la ville conduisent les Capitoul à obliger Paule de Viguier à apparaître deux fois par semaine à sa fenêtre (oui, on est au XVIème siècle).  

La Belle Paule

Une poétesse.

La littérature locale raconte qu’elle a utilisé sa réputation et sa fortune (elle descendait de la famille de Lancefoc) pour ouvrir les portes de son hôtel particulier aux poètes, écrivains et chanteurs. Elle a contribué au renouveau des arts à Toulouse. Elle était aussi une mère ayant perdu brutalement son fils. C’est un événement qu’elle racontait à travers la poésie.

Le tendre corps de mon fils moult chéry
Gist maintenant dessoubs la froide lame ;
Dans les cieuls clairs doit triompher son âme,
Car en vertu tousjours il fut nourry.
Las ! j’ai perdu mon beau rosier fleury,
De mon vieux temps l’orgueil et l’espérance ;
La seule mort peut donner allégeance
Au mal cruel qui mon cœur a meurtry.
Or, adieu donc, mon enfant moult chéry.
De toi mon cœur gardera souvenance !

Paule de Viguier – Défi #EnFranceAussi du mois d’avril 2020 : un portrait. Ce n’est sans doute pas l’article avec le plus de photos, c’est un portrait un peu particulier, mais c’est la crise pour tout le monde! J’espère que mon choix vous aura permis de découvrir les vers de cette poétesse.

Pour retrouver tous les participants du mois, c’est