Le saunier et la pluie

 

Cela aurait pu être le début d’une fable de La Fontaine: « Le saunier et la pluie » :

« Le saunier ayant œuvré tout l’été se trouva fort dépourvu quand l’averse fut venue. »

Lors de mon précédent séjour sur l’île de Ré, j’avais imaginé faire de belles photos sur lesquelles on pourrait voir les jolis tas de sel se refléter dans l’eau des marais. Sauf qu’en 2014, il a tellement plu toute l’année que le sel a fondu. Pas le moindre petit tas de sel à prendre en photo, tout avait disparu. La production a été quasiment nulle cette année-là.
Catastrophique pour mes photos, mais encore plus pour l’économie locale… Eh oui, parce que fabriquer du sel nécessite une bonne dose de patience et de la chance avec la météo, d’où mon titre… Heureusement, en 2015, le climat était plus favorable. Cette fois, nous sommes donc allés en famille à l’Ecomusée de Loix, pour découvrir le marais, son fonctionnement, son histoire.
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Histoire du marais

Jusqu’au Moyen Age, l’île de Ré était composée d’îlots: Ré et les îlots d’Ars et de Loix. Les premiers marais salants rétais ont été bâtis au XIIème siècle par les moines de l’abbaye de Saint Michel en l’Herm. L’activité salicole s’est surtout développée au XVème siècle.
Au XIXème siècle, il y avait 1550 hectares de marais salants en activité (soit 18% de la surface de l’île de Ré). 30000 tonnes de sel étaient produites en 1900, on est à moins de 3000 les bonnes années maintenant.
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Le marais au fil de l’année.

L’automne est consacré à la réparation et la restauration du marais. Il est inondé l’hiver, pour le protéger du mauvais temps. Au printemps, il est vidé, ou mis à l’écourt. On retire les algues, la vase, tout cela à la main.

L’été, chaque jour, le sel est récolté. La fleur de sel est récoltée avec la lousse et le simoussi, remontée sur le chemin avec le souvron, puis on forme des petits cônes de sel. Et c’est là que la météo est cruciale.

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La récolte du sel

Sur l’Île de Ré, un marais salant est composé de 3 grands ensembles de bassins : le vasais, les métières, et le champ de marais.  Ces bassins ont été creusés dans l’argile naturelle afin que l’eau passe de l’un à l’autre par gravité. Le principe consiste à favoriser l’évaporation naturelle de l’eau de mer tout au long d’un vaste circuit hydraulique.

Au terme d’un long parcours et grâce à l’action du soleil et du vent, l’eau de mer s’évapore peu à peu, passant ainsi de 30 grammes de sel par litre au début du parcours à 250 grammes de sel par litre d’eau en fin de parcours.

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La fleur de sel.

Longtemps non exploitée, la fleur de sel est aujourd'hui un produit un peu chic. Elle nécessite de la dextérité, car il s'agit de récolter au bon moment la fine écume qui se forme à la surface de l'eau. Ce n’est pas tout à fait la même chose que le sel qui est récolté un peu plus en profondeur.
Bien sûr, à la sortie, mon fils a voulu acheter cette fleur de sel, et il est ravi d'en parsemer ses plats et salades depuis.
Le marais, c’est aussi plein de plantes: la salicorne, l’obione, la statice, la moutarde noire ou la soude maritime… Et c’est le paradis des oiseaux, on peut d’ailleurs le découvrir avec la LPO. C’est un écosystème changeant et fragile, mais si beau !
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Rédigé par

anne

" Le monde est un livre et ceux qui ne voyagent pas n'en lisent qu'une page."
 

Saint Augustin