Dans le bus en direction de Palma, j’ai discuté avec un Finlandais. Il m’a expliqué que Majorque était la première destination choisie par les Finlandais pour partir en vacances au soleil. Il voulait savoir ce que je comptais voir sur cette île. Je lui ai parlé de la Fondation Miro, qui me semblait incontournable. Il ne connaissait pas cet artiste, le seul espagnol contemporain pour lui était Picasso. J’ai donc compris que Miro n’était pas si connu…

Un lieu de travail

Miro avait choisi de vivre et de travailler ici, sur les hauteurs de Palma. La maison initiale est une belle demeure laissée en l’état, avec des pots de peinture ouverts partout dans la cuisine et des dessins sur les murs. On n’accède qu’au rez-de-chaussée, ce qui limite finalement l’intérêt du lieu. Toutefois, la vue est belle, et la lumière vraiment agréable sur le parvis où sont installées quelques statues.

L’atelier

Quelques dizaines de mètres plus bas, l’artiste a fait construire son atelier. C’est chouette d’entrer dans ce grand bâtiment rempli de tableaux, d’essais et de chevalets dans tous les sens, baigné d’une douce lumière. Le bâtiment en lui-même est intéressant, construit pour Miro par son ami architecte Josep Lluís Sert.

L’édifice Moneo

Encore plus bas, on découvre un bâtiment très contemporain qui abrite la véritable exposition, qui présente une rotation des œuvres nombreuses de l’artiste. C’est le résultat d’un legs du fils de l’artiste en 1981. Il est entouré d’un jardin contemporain accueillant des sculptures monumentales.

Qui est Miro ?

Miro est un artiste catalan représentant du surréalisme avant de rompre avec ce milieu. Il a trouvé la notoriété de son vivant, exposé à Barcelone, Paris ou New-York. Il voulait « tuer la peinture » et les méthodes classiques de dessin pour revenir à une expression plus libre et enfantine. Si vous ne connaissez pas, vous avez pourtant surement déjà vu le logo de la Caixa, réalisé à partir d’un de ses dessins. Son trait est très reconnaissable, l’utilisation des couleurs primaires, en particulier le bleu, d’un trait apparemment simple, de calligraphie minuscule. Je comprends qu’on n’aime pas (mes acolytes de voyage on bien rigolé pendant la visite). Alors que moi, j’aime beaucoup, ce qui semble simple ne l’est en réalité pas du tout, et c’est plein de poésie. Dans cette partie de la fondation, on voit de nombreuses œuvres tableaux et sculptures qui recouvrent différentes époques de l’artiste. La modernité architecturale un peu brute mais avec des courbes et des fenêtres multiples apporte une lumière intéressante sur les tableaux.

J’étais partagée après cette visite, j’ai regretté que les tableaux présentés ne soient pas les plus connus, mais ils doivent orner les musées d’art des grandes villes. L’intérêt de la maison ancienne est assez limité. Mais j’ai aimé voir toutes les toiles posées dans l’atelier. Et vous, vous connaissez Miro? vous aimez?

Rédigé par

anne

" Le monde est un livre et ceux qui ne voyagent pas n'en lisent qu'une page."
 

Saint Augustin