Avant toute chose, réservez votre visite. Des groupes de 8 personnes sont admis toutes les 30 minutes, pas davantage. Face au flux de touristes l'été, il vaut mieux anticiper. Le site en ligne permet d'effectuer facilement une réservation le jour et à l'heure de votre choix. S'y prendre plus de 8 jours avant ne semble pas être du luxe.

J’ai croisé et entendu beaucoup de personnes déçues de n’avoir pas pu entrer alors qu’ils étaient venus sans réservation. Bien sûr, il reste parfois des places, mais le trajet n’est pas des plus faciles, donc tant qu’à venir autant pouvoir entrer! Nous avions réservé 15 jours avant sans problème, et j’avais choisi un horaire assez tardif pour profiter de la lumière déclinante.

Quand Dali l'a achetée, elle n'était qu'une petite maison de pêcheur, qui s'est agrandie avec le succès de l'artiste. Une fois les billets retirés et les sacs déposés au vestiaire, nous avons attendu devant le petit portillon puis sommes montés par un petit escalier blanc bordé de lauriers. Un ours blanc empaillé se

tient à l’entrée et accueille les visiteurs à côté d’un « fauteuil bouche » dessiné par Dali. Sur la gauche, on traverse la cuisine et un salon avant d’atteindre une terrasse où une fenêtre laisse entrevoir la mer comme dans un tableau. Cette partie correspond à la maison initiale.

Un petit escalier en jonc de mer mène à l'étage où se trouve l'atelier de l'artiste, rajouté plus tard. C'est une pièce baignée de soleil et de lumière avec de grandes fenêtres. Sur le mur de droite, un ingénieux système de poulies permet de faire monter ou descendre les toiles, si bien que Dali peignait toujours assis dans son fauteuil.

La décoration, les objets sont posés de façon à laisser croire que l’artiste n’est pas loin et que ses travaux sont toujours en cours!

Dans la partie moins éclairée se trouve la salle dans laquelle il explorait les illusions d’optique… Et une réserve de pigments.

On monte encore quelques marches et on atteint la chambre, immense, avec 2 salles de bain, et un miroir tout à fait original qui permettait à Dali de voir le soleil se lever depuis son lit. Il prétendait être l'espagnol qui voyait le premier le soleil se lever. Ce qui était possible puisque Cadaques est la ville la plus à l'est de l'Espagne continentale. Un peu plus haut, au-dessus de l'atelier, on découvre une salle dont les murs sont recouverts de photos de Dali avec les grands du monde.

On accède ensuite au salon rond, une jolie pièce bordée de fauteuils et à l’acoustique intéressante. Ceci constitue une extension supplémentaire.

La visite est guidée et le temps passé dans chaque partie chronométré, de façon à fluidifier le flot de visiteurs. Au début, on a l’impression de devoir faire vite, mais en réalité, on a le temps de regarder.

L'accès au jardin se fait ensuite par une succession de marches et de couloirs peints à la chaux. Les surprises ne manquent pas sur ce jardin à flanc de colline. Plusieurs terrasses se succèdent. On trouve les fameux œufs posés sur le toit, des statues allongées dans l’herbe ou perchées sur le toit…Différents films sont projetés dans des pièces annexes, sur la vie de Dali, des reportages (quand il annonçait que la gare de Perpignan était le centre du monde), mais

aussi des extraits de ses films, dont le Chien Andalou réalisé avec Luis Buñuel sont présentés. Ici, la visite est libre, on peut donc revenir en arrière, aller à son rythme…La vue au sommet du jardin est très plaisante et des fauteuils invitent à la flânerie au milieu des plantes grasses, des cactus et des oliviers. Nous nous sommes installés et avons profité des lieux et de la lumière chaude et douce de cette fin d’après-midi d’été.

On redescend en traversant le patio et en longeant la piscine à la forme équivoque. Des fauteuils Pirelli et le Bonhomme Michelin (Bibendum) cohabitent avec des statues plus anciennes.

Notez au passage que cette grande maison n’a qu’une chambre, l’artiste recevait des amis à manger, mais on ne dormait pas chez lui !